Une commission pour réformer le RCAR

Les adhérents au RCAR (Régime collectif des allocations de retraite) ne sont pas contents et se considèrent lésés dans leurs droits. Plus de 200 fonctionnaires représentant des administrations du public sont arrivés de différentes régions du pays pour se rencontrer a El Jadida. Pour débattre de leur situation, une journée a été organisée par la commission nationale de coordination des neuf ORMVA (Offices régionaux pour la mise en valeur agricole) du Maroc, dimanche dernier a El Jadida. Cette commission affiliée au syndicat national des employés d’agriculture CDT a adopté le thème «La réforme des caisses de retraites et en particulier le RCAR». Des fonctionnaires de presque tous les établissements publics ont participé a la réunion. Notamment de Barid Al-Maghrib, Office chérifien des phosphates, Office national des chemins de fer, CMPE (Centre marocain de promotion a l’exportation), Chambres d’agriculture et Office de formation professionnelle et de promotion du travail.
Les fonctionnaires publics ont pour seul employeur l’Etat. Et leur affiliation au RCAR ou a la CMR (Caisse marocaine de retraite) est obligatoire. Mais les adhérents au premier régime s’insurgent car les traitements au moment de la retraite ne sont pas les mêmes. Avant 2003, les adhérents cotisaient 6% de leur salaire et l’Etat participait a hauteur de 12%. Alors que les adhérents au CMR participaient de 7% et l’Etat de 7%. Ce dernier a par la suite participé de 8% en 2004, de 9% en 2005 pour atteindre 10% en 2006. Parallèlement, les cotisations des adhérents au RCAR sont restées inchangées. A l’âge de la retraite, l’affilié a la CMR bénéficie de 25% par année de service effectif. En clair, celui qui a travaillé plus de 35 ans peut prétendre a une retraite égale a son dernier salaire. Alors que l’adhérent au RCAR ne cotise que sur un salaire plafonné, qui est égal en 2006 a 12.000 DH pour un cadre. Alors que ses émoluments réels sont de 25.000 DH. Au moment de la retraite, l’affilié a ce régime bénéficie de 2% par année de son service effectif du salaire moyen de sa carrière. Pour exemple, un cadre a l’ORMVA percevait 1.000 DH par mois en 1978 et actuellement c’est plus de 20.000 DH qu il perçoit. Pour le régime de retraite, son salaire reste plafonné a 12.000 DH. Ce qui induira que sa retraite ne dépassera jamais les 4.000 DH par mois. Alors que pour son homologue de la fonction publique ayant le même nombre d’années, la même évolution administrative et le même grade, sa pension serait aux alentours de 17.000 DH grâce a la CMR. «En comparaison, la pension de retraite allouée par le RCAR est de 30% a 40% inférieure a celle accordée par la CMR», explique Mustapha Abouzaid, premier vice-président du secrétariat national et de suivi des affiliés au RCAR.
Une commission nationale regroupant les syndicats vient de se constituer le 25 mars dernier par les affiliés au RCAR pour défendre leurs droits. Ainsi, ils revendiquent une pension égale a celle de la CMR.

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Les membres de la commission nationale veulent sensibiliser les affiliés au RCAR sur le danger de la faiblesse de leur pension de retraite. Et qui aura des répercussions sur leur niveau de vie. Ils envisagent actuellement de contacter tous les syndicats, les groupes parlementaires et de soulever le problème auprès du premier ministre.

Mohamed Ramdani
Leconomiste.com

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