Veuve noire

Voici une nouvelle publiée sur mon blog www.maplume-a-dit.blogspot.com.
Pour la petite histoire: l’ispiration m en ai venue après un sujet de rédaction écrit quand j étudiais chez MONSIEUR SABRI Professeur de Français au lycée ABOU CHOUAIB ADDOUKALI.

Vêtue d’une robe de mariée épousant les lignes de son corps et toute immaculée d’un sang qui n’était pas sien. Elle était majestueusement assise devant son miroir, portant a son visage un sourire a la fois ironique et douloureux. Le regard profond, elle songeait distraitement a ce qui s’était passé cette nuit la.

Mariée a peine, déja veuve, elle était loin de s’en plaindre, car pour elle la mort de son mari fut une délivrance du dégout, de la haine qu elle portait en son corps cœur et esprit pour la gent masculine.

Pourquoi l’avait-elle épousé si elle ne l’aimait point ? Pourrait-on se demander. A cette question la réponse est bien simple. Le peu d’intérêt qu elle avait pour sa propre personne était tel qu elle se préoccupait peu de se donner a un homme qu elle n’aimait pas.

Elle ne le haïssait donc pas pour sa personne, jusqu au jour bénit du mariage, où durant une séance d’essayage, une marque sur la poitrine de l’heureux-malheureux élu, retourna le couteau dans la plaie profonde qui jusque la fut douloureusement cachée par la jeune femme.

Elle se hâta d’essuyer une larme furtive qui ruisselait sur sa joue de mariée. Ce n’était pas décent que de pleurer un jour de fête. Une fête pas comme entendaient les autres. Sa fête a elle.

Elle se fit aussi belle qu une vraie mariée, s’orna de sa plus belle parure, se vêtît de sa robe blanche et se couronna de sa coiffe.

Elle était fin prête pour s’arracher a ce deuil qui s’en était accaparé, par une sombre nuit maudite.

L’heure de la cérémonie venue, elle se dirigea vers la salle où l’on n’attendait plus qu elle. Chemin faisant, ses yeux brillèrent de mille feux, sa vengeance n’était plus bien loin.

Malgré le fait que les années soient passées tel un éclair, ses plaies ne régressèrent guère. Il lui était impossible d’oublier cet inconnu, ce monstre, ce barbare de futur mari qui s’est permis d’abuser d’elle dans ce coin sombre et désert.

Elle s’était promis que sa vengeance allait être sanglante, qu elle se vengerait pour elle et pour toutes les autres femmes aux ailes brisées. Peu lui importait sur qui le choix allait se porter s’était-elle di, mais que fut grande sa joie quand elle découvrit que son bouc émissaire n’était pas si agneau que cela, que ce fut bien son tueur, celui qui fit d’elle une mort vivante, un corps sans âme.

Tout avait été préparé minutieusement, le moindre détail était finement étudié, d’ailleurs le Agatha Christie qu elle avait lus durant son adolescence lui furent d’une grande aide. l’heureux malheureux allait siroter la mort dans le verre de gloire de sa promise. l’effet n’allait pas être immédiat, elle tendait a savourer sa victoire.

Plus que quelques pas avant d’arriver, elle voyait sa délivrance approcher, a pas lents mais s»rs.

Arrivée.

Les heures passèrent, la mort fut versée, le Dom Juan trouva le festin fort succulent, la boisson très rafraîchissante. Quant a sa fin proche.

La fête finie, on embarqua les deux tourtereaux dans une calèche qui prit la route d’un vieux manoir où la coutume voulait que tout descendant de la famille du futur défunt y passât sa nuit de noce.

Sur la route, déja commencèrent a se faire sentir les premiers effets du poison sur la crapule. Ne tardèrent a s’afficher les premiers sourires de soulagement, sur le visage-illuminé-de la mariée.

Mais le vrai spectacle n’allait commencer qu une fois au manoir. Le manoir, si beau, si vaste, désert. l’on pouvait y tanguer avec le diable, aucun son ne pouvait s’en émaner. Idéal !!!

Arrivés.

Sur son lit s’est allongé monsieur, insoucieux, songeant a Qui pourrait le savoir a présent ? l’on s’en moque !!

Son visage blanc, si angélique, presque efféminé tellement il dégageait de la sérénité, commençait a se crisper, pâlir.

Comme au théâtre, la mariée, de son pied donna trois coups sur le plancher.
Son texte l’avait-elle appris ? Nul besoin, elle n’en avait. Dans son spectacle seul les cris de douleur et les éclats de joie se laissaient exprimer.
A quoi bon un texte pour un spectacle où a la fois elle allait être unique héroïne et spectatrice.

Les rideaux levés, vers son bourreau de victime elle se dirigea.

Par quoi pouvait-elle bien commencer ?

Par ses yeux qui un jour ont trouvé tant de plaisir a la voir souffrir, ou ses oreilles qui n’ont eu pitié de ses supplications. Sa langue peut-être ?!
Non ! Il devait se voir écorcher vif, s’entendre crier jusqu au bout et gouter a ses larmes de souffrance.

De clous, elle fixa ses mains, ces mains qui un jour sans pitié se saisirent d’elle. A coups de massue elle immobilisa ses pieds, ces pieds qui ne le firent pas reculer d’un pas quand il voulut s’emparer d’elle. d’une lame elle défigure le visage du monstre, qui peu avant, dans son esprit avait une forme des plus hideuses. Un visage si beau porterait atteinte a la monstruosité de toute créature infâme et mettrait en cause l’animosité dont elle pourrait faire preuve.

A chaque cri de douleur elle en poussait un de jouissance.

Ainsi sur le rythme de leurs cris s’écoulèrent les heures de la nuit. Et quand le ciel de la nuit rencontra celui de l’aube, un dernier souffle douloureux fut poussé.

Voila comment la belle robe blanche fut tachée de sang.

Radia ZAKI
Eljadida.com

Auteur/autrice