Cheval

(Poème de Mahmoud Darwich, a l’occasion de ma présence au salon du cheval d’El Jadida dans sa 2éme édition.)

Le cheval est tombé du poème.
Les Galiléennes étaient trempées
de papillons et de rosée,
qui dansaient sur les marguerites des près.

Les deux absents : toi et moi,
moi et toi, les deux absents.

Deux blancs époux de mouettes
conversent de nuit sur les branches des chênes.

Pas d’amour, mais j aime
les poèmes d’amour
anciens qui protègent
la lune souffrante, de la fumée.
Poussées et tirées, tel le violon dans les quatuors,
je m éloigne de mon temps
quand je me rapproche
Des reliefs du lieu…

Plus de place dans la langue moderne
pour fêter ce que nous aimons,
tout ce qui adviendra… fut.

Le cheval est tombé, baignant
dans mon poème
et moi je suis tombé, baignant
dans le sang du cheval…

Extrait de “Le cheval est tombé du poème” dans “Ne t excuse pas”

Mahmoud darwich

Auteur/autrice