Clôture du moussem de Moulay Abdellah Amghar

Comme a l’accoutumée, la cérémonie de clôture des festivités du moussem de Moulay Abdellah Amghar s’est déroulée dans un climat d’enthousiasme dans l’après-midi du vendredi 11 aout 2006.

Cette grande manifestation, organisée au cœur du Ribate Tit, a été l’occasion propice pour rendre hommage aux fauconniers Kouassems et aux 1.200 cavaliers de la tradition équestre. Et ce, dans le but de maintenir la tradition marocaine ancrée depuis des siècles.

Lors de cette cérémonie mémorable, présidée par Mohammed Yazid Zellou, gouverneur de la province d’El Jadida, Mohammed Abou Alfaraj, président du conseil provincial et El Ouaâdoudi El Krati, président du conseil rural de la commune de Moulay Abdellah ont prononcé chacun une allocution dans laquelle ils ont mis en exergue le caractère a la fois civique et spirituel que revêt ce moussem qui témoigne du profond respect et de la vénération ardente que le peuple marocain voue indéfectiblement a S.M. le Roi Mohammed VI et a la défense des valeurs sacrées de l’islam. A la fin de leurs déclarations, ils ont attesté l’engagement inconditionnel de tous les Doukkalis derrière le Souverain pour la défense de l’intégrité territoriale tout en réitérant la marocanité des provinces sahariennes.

Par la suite, Mohamed Yazid Zellou et la délégation qui l’a accompagné ont remis des prix et des cadeaux aux gagnants de la compétition de la fantasia et aux fauconniers, les chorfas Kouassems. Pour clore ces festivités traditionnelles, un télégramme d’indéfectible attachement a été adressé a S.M. le Roi au nom de tous les habitants des Doukkala tout en implorant Dieu de veiller sur notre Guide Suprême.

D autre part, notons que l’édition 2006 du moussem de Moulay Abdellah Amghar a connu beaucoup de défaillances sur divers plans, ce qui n’assure guère la continuité de la tradition et ne rappelle plus les épopées des grands hommes du pays qui ont marqué l’histoire du Maroc par leurs empreintes. Des preuves de cette défaillance ? Les voici :
a- organisation : le moussem a perdu de son prestige d’antan car a force de vouloir le moderniser, on a trop touché et défait son cachet traditionnel. Pis encore, les cavaliers ont trop souffert dans le «mahrek» vu l’insécurité et le désordre a cause du «mur de la mort».

b- animation et «propagande» : ces deux volets ont été défectueux et décousus a tel point qu ils ont nuit a la renommée de ce grand rassemblement populaire même si le budget alloué a cette rubrique a été tellement gonflé pour des raisons

c- propreté et eau potable : c’est inadmissible de voir cette commune, l’une des plus riches du Maroc, rester dans un état très primitif alors qu elle est censée réaliser toutes les attentes de ses habitants et de ses visiteurs.
d- assainissement et sécurité : chaque année, le nombre de visiteurs du moussem dépasse le chiffre de 350.000 personnes. Or, tout est laissé au hasard.

Ainsi, la sécurité optimale n’a guère été garantie malgré les grands efforts déployés par la Gendarmerie et les Forces auxiliaires. Pis encore, pour tous ces visiteurs, il n’y a que 4 piteuses toilettes. Pourquoi donc cette localité, vu sa richesse, ne renforce pas le volet de la sécurité en faisant appel pendant le moussem a une société privée spécialisée ? Pourquoi ne pas doter le moussem en toilettes mobiles payantes ?
Par conséquent, il est primordial qu on déclenche une réunion d’évaluation en présence des potentialités de Doukkala-Abda, des chorfas Amghariyines, des parlementaires, des élus locaux, des hommes de la presse et des professeurs éminents tels les docteurs Bahbouhi et Chiadmi.

Donc, il faut a tout prix revoir la stratégie de son organisation et de son animation tout en essayant d’avoir un esprit créatif car selon plusieurs visiteurs, le moussem est sous l’emprise de la monotonie. Aussi est-il donc temps d’appliquer a la lettre ce qu a dit Pascal dans ses «Pensées» : «Avec le divertissement, il n’y a point de tristesse, et avec l’innovation, il n’y a point de monotonie.»
Espérons que notre appel sera entendu par M. Mohammed Yazid Zellou, gouverneur de la Province d’El Jadida.

Soulignons enfin que si ce moussem est exploité intelligemment et sans manigance comme catalyseur du secteur touristique a l’échelon national et international, il peut générer des ressources inestimables pour le pays, la région et la Province.

Souhaitons que notre cri soit bien entendu par les bonnes volontés.

Abdelmajid Nejdi
Lematin.ma

Auteur/autrice