Délire

« J ai trébuché sur un caillou, il n’a émis aucun cri ». AAAh ! Comme je l’ai envié !

C était pendant ma marche vers un lieu où le temps semble s’estomper, ralentir comme dans un « Trou noir ».c’est du moins ce qu affirment les physiciens .Car la Physique je l’ai étudié, j y ai même obtenu une licence il y a onze ans il y a une éternité.

Je me souviens même plus des noms de mes professeurs a l’université, mais je me souviens bien de celles et ceux qui m ont enseigné les « abc » de la lecture et du calcul. Je me rappelle bien de cette période du primaire .A cette époque le monde nous semblait tellement petit qu on pouvait le mettre dans un petit coffret .La vie était simple.. Très simple, et se résumait a l’école ,le jeu et cinq heures d’émission de notre télévision nationale ;notre unique boîte a images de l’époque .

A propos du primaire ,voila «MABROUK » le menuisier qui y était un de mes amis ,il passe devant moi en portant du bois ,un marteau et un « machin »dont le nom en français je ne connais pas !(Ce qui est s»r c’est que ce n’est pas une faucille ,DIEU soit loué .Car la faucille et le marteau me perturbent ;l une fauche ,l autre matraque ,d ailleurs les communistes ne m ont jamais inspiré confiance ;leur discours a la couleur du sang et j ai l’impression qu ils sont toujours a l’aff»t et qu ils espèrent encore a une grande révolution du prolétariat ,si évidemment existera-t-il un prolétariat a l’avenir ,car avec le chômage qui bat son plein ,il est une couche de plus en plus vaste formée de diplômés chômeurs qui pourra prendre la place du dit prolétariat et ainsi naîtra un jour a son sein ,peut-être ,une idéologie assez forte pour étayer les revendications de la « masse chômeuse ».
D ailleurs, est-ce qu on dit pas que les grandes idées jaillissent des discussions ? Eh bien !la discussion est le « sport » favori des diplômés chômeurs et ils y excellent).

“MABROUK” passe devant moi sans me reconnaître ou feint de ne pas me reconnaître. Peu importe, je n’ai pas besoin de lui, j ai toujours une armoire, un bureau et une chaise. Je les ai achetés a la “JOUTIA”, la où les meubles des “beaucoup flousse” échouent, et où les “relativement démunis” comme moi s’approvisionnent.

Je marche toujours vers le “trou noir” de façon nonchalante comme si je piétinais dans la boue, le soleil semble « tomber br»lant tel le scandale » (*) et mon cerveau bouillonne comme du magma.

En chemin, je rencontre un de mes amis, lui aussi un rescapé (ou presque) de l’université. Cette université qui a fait de nous des handicapés relationnels, déboussolés et contournant la vie. Il me dit : « Et si nous faisions un délit a même de nous faire jeter dans les méandres de la prison, ainsi bénéficierons-nous du programme nationale de la réinsertion des détenus et trouver enfin un travail même si avec le temps qui presse nous sommes devenus quasiment des rebuts de la création ».J ai souri avec amertume sans répondre car cet ami qui ,jadis,était un brillant étudiant en physique et qui mettait en pièces les équations de quelques savants de renom tels OPENHEIMER et HEISENBERG ,est devenu un maniaco-dépressif ,et qu il était s»rement bourré de psychotropes quand il m a proposé cette idée farfelue mais profonde et qui nous interpellent tous a réfléchir.

Je suis enfin devant le “trou noir” Mon cher trou noir qui n’est autre qu un café où je passe quelques heures “hors du temps”.J entre et je prend un café noir et quelques cigarettes “bas de gamme” et je me construis un monde éphémère où je sent que j existe un peu… et je deviens “quelqu un” pendant quelque temps.

Merci d’avoir supporté de me lire

(*) c’est une expression de l’écrivain Marocain Abdeljabbar ESS HIMI, que j ai « emprunté » après l’avoir traduite de l’Arabe, et je prie notre cher maître de m excuser si je l’ai mal employée.

EL HAIBI Abdelaziz

Auteur/autrice