Doukkala-Abda : La didactique convergente en débat

L Académie régionale d’éducation et de formation Doukkala-Abda a organisé, en coordination avec la Délégation provinciale de Safi, l’Unité centrale de la formation des cadres en partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), une table ronde autour de “La didactique convergente : réflexions et perspectives”.

Lors de cette rencontre, Abdelhak Houmane a donné un aperçu historique sur l’OIF puis il a précisé que “nous sommes en face d’un champ d’expérimentation en défrichage, une approche, une piste et non pas d’une méthode bien établie”.

Cette didactique convergente se réfère a 3 domaines : grammaire, discours et culture qu il faudra intégrer dans l’enseignement de la langue. Pour cela, il faudra une démultiplication de la formation au niveau régional, la formation d’un noyau de formateurs dans la d’C, l’expérimentation du rapprochement de l’enseignement des deux langues arabe et française et la réalisation de recherches-actions dans certains centres de formation. Il a aussi mis l’accent sur la nécessité de l’établissement d’une passerelle entre ces deux langues et sur le manque frappant de coordination entre les enseignants d’arabe et de français.

Le but avoué serait une responsabilité éducative dans l’acquisition d’une compétence transversale. “L analyse d’un certain nombre de corpus d’erreurs peut nous éviter les situations d’incompréhension mutuelles en face d’un élève qui parle en français, tout en pensant en arabe”, a-t-il indiqué.

Pour qu un professeur puisse jouer ce rôle, il doit posséder un seuil de maîtrise dans l’autre langue. Convergence ne signifie nullement alignement, handicap mais complémentarité et richesse.

Quant a Saïd Ben Mbarek, il a parlé de plurilinguisme (individu) et de multilinguisme (Etat). Il a aussi souligné que la didactique convergente sous-entend un plus de réalisme. La didactique intégrée est une phase ultérieure qui émane de la réussite de la DC.

Ce choix relève d’une méthodologie plutôt que d’un recours systématique. Il est toujours en gestation et ne signifie nullement que l’arabe est relégué au second plan.

Dans le débat qui a suivi ces deux interventions, si on a relevé une grande part de satisfaction parmi l’auditoire, nous pouvons résumer les interventions critiques dans ce qui suit : Parler d’une didactique convergente pousse a penser a une nouvelle expérimentation une de plus. Nous sommes en face d’une méthode qui s’installe et donc, c’est une autre qu il faudra mettre de côté.

Alors a quoi servent toutes ces expériences, quand l’environnement où se passe chaque nouvelle expérimentation, a un rôle primordial dans sa réussite. Il serait judicieux que ce soit le contexte socioculturel qui détermine le choix de la méthode. Chacune implique une visée, un sens mais la visée et le sens de qui ?

La pédagogie est aussi complexe que simple. Pour cela, il n’y aura jamais une seule méthode, mais une méthode pour chaque contexte donné. l’impression générale laissée par cette manifestation, c’est qu il faudra la multiplier afin d’en faire bénéficier un maximum d’enseignants et ouvrir le débat sur d’autres axes de réflexion relatifs a la DC.

Ont assisté a cette manifestation des enseignants de différents cycles et des inspecteurs d’arabe et de français.

La didactique intégrée des langues enseignées

La didactique intégrée (appelée aussi didactique convergente ou adaptée) vise a aider l’apprenant a établir des liens entre les langues dont on recherche l’apprentissage dans un cursus scolaire. Le but est de prendre appui sur la langue première (ou la langue de l’école) pour faciliter l’accès a une première langue étrangère, puis sur ces deux langues pour faciliter l’accès a une seconde langue étrangère (les appuis pouvant aussi se manifester en retour).

Abdelmajid Nejdi
Le Matin

Auteur/autrice