Doukkala: La campagne agricole très avancée

La saison agricole s’annonce sous de très bons auspices. Grâce a une pluviométrie importante, les agriculteurs de la région des Doukkala sont très optimistes. Les précipitations ont été particulièrement précoces cette année. Les premières pluies ont été enregistrées en septembre avec 18 mm, 82 mm en octobre et 81 mm en novembre. Actuellement, c’est un total de 233 mm qui a été enregistré contre 166 mm durant la même période de l’année dernière.

Du coup, l’Agence du bassin hydraulique de Oum Er-Rabia a augmenté sa dotation en eau pour le périmètre irrigué des Doukkala qui s’étend sur 96.000 ha. En septembre, la dotation de l’Agence a été fixée a seulement 130 millions de m3. Elle aura été la dotation en eau la plus faible de l’histoire du périmètre irrigué. Les besoins réels en eau pour ce dernier sont de 850 millions de m3 pour bénéficier d’une culture normale dans cette zone, indique Abdelaziz Ouaaka, chef du département du développement agricole de l’Ormvad (Office régional de mise en valeur agricole des Doukkala).

Semences sélectionnées

Les paramètres actuels ont fait que la dotation en eau (initialement 130 millions de m3) est passée a 310 millions de m3 actuellement (contre 280 millions de m3, la saison écoulée). Ce qui va permettre la réalisation d’un programme cultural dans des conditions satisfaisantes, dit Ouaaka.
La situation, a dimanche dernier, du complexe hydraulique Al Massira-Hansali est de 953 millions de m3. Un taux de remplissage d’un peu plus de 27% comparativement a la même période de l’année dernière. Les différentes réalisations des cultures sont actuellement très avancées.

Dans le périmètre irrigué, le programme de la betterave dans la zone de la grande hydraulique et qui concerne une superficie totale de 17.500 ha est réalisé dans son intégralité. Les céréales d’automne qui n’étaient pas programmées par la commission provinciale de l’agriculture ont atteint 54.468 ha. Les agriculteurs de la région ont commencé a utiliser les semences sélectionnées pour les céréales. Des campagnes de sensibilisation ont été effectuées par les techniciens de l’Ormvad et de la DPA. Les semences sélectionnées plus productives garantissent des rendements élevés (plus de 23%).
Les autres superficies cultivées dans la zone irriguée concernent les fourrages (luzerne, bersim et autres fourragères) sur 11.618 ha. Les légumineuses occupent 1.527 ha, les maraîchages de saison 1.695 ha et l’arboriculture 425 ha.
Grâce aux pluies, les différentes réalisations agricoles en zone bour se sont effectuées sur 248.531 ha. La part du lion revient aux céréales d’automne sur 212.545 ha. La betterave aussi sur 1.479 ha. Dans cette zone, les agriculteurs ont recours a des pompages privés pour assurer un apport en eau régulier a la betterave.

En outre, il a été constaté que les agriculteurs affichent un intérêt de plus en plus manifeste pour l’arboriculture. Il s’agit en particulier des oliviers, des grenadiers, des figuiers, des citronniers et de la vigne. Ils ont apparemment commencé a comprendre que les arbres fruitiers peuvent être plus rentables (jusqu a 15 fois), que les céréales, explique un agriculteur. Il faudrait des projets pilotes dans chaque zone des Doukkala pour sensibiliser les ruraux dans le domaine, suggère-t-il.
D autre part, le mode de vie des agriculteurs s’est beaucoup amélioré grâce aux programmes d’électrification et d’eau potable. Et les agriculteurs commencent a adopter des techniques culturales variées et modernisées, est-il ajouté.

En matière d’élevage, le bétail a beaucoup diminué a cause des années consécutives de sécheresse. Les agriculteurs vont commencer a reconstituer leurs cheptels ovin, bovin et dans une moindre mesure caprin.
L’année 2009 connaîtra aussi le lancement dans la région Doukkala-Abda de 28 projets prioritaires dans le cadre du plan agricole national Maroc vert. Les projets concernent l’intensification des cultures de blé dur et tendre ainsi que le renforcement de la production des maraîchages le long du littoral de la zone Chtouka jusqu a Safi. Tout aussi bien que l’amélioration des rendements et de la qualité de la betterave a sucre. Il s’agira aussi de la mise en place de programmes pour l’augmentation et l’extension du figuier, de l’olivier, de l’arganier, du câprier et même du cactus.

L’accroissement de la production laitière avec l’introduction de bovins de race est également prévu. Des projets aussi pour les viandes rouges ovines et bovines. Le développement de l’élevage des ovins, des caprins et de la volaille dans les plateaux intérieurs est également prioritaire.

Mohamed Ramdani
L’Economiste

Auteur/autrice