“El Jadida, Capitale des Doukkala”, nouveau livre écrit par Michel Amengual

Il porte un amour inconditionné a cette ville, où il s’est installé depuis 2001, Michel Amengual connaît chaque fait et détail de l’histoire mouvementée d’El Jadida et sa région, il a écrit plusieurs articles et collaboré sur des dizaines de supports (dont Eljadida.com) pour faire connaître la ville d’El Jadida et parler de choses méconnues du grand public.

Michel a effectué plusieurs recherches, a rencontré plusieurs personnes et personnalités pour enfin donner le jour a un livre de prestige : «El Jadida, capitale des Doukkala», qui nous fait voyager a travers le temps en revivant le temps passé de Mazagan, et en découvrant les particularités culturelles, traditionnelles et économiques d’El Jadida tout en se projetant dans son futur et les perspectives de son développement.

Nous avons rencontré Michel Amengual chez lui a Sidi Bouzid, pour essayer d’en savoir plus a propos de son nouvel ouvrage:

Michel, tout d’abord, pourquoi ce livre?

Au départ, il y a un constat, on ne retrouve pas grand chose sur El Jadida au point de vue touristique, si vous allez dans l’échoppe de la cité portugaise ou ailleurs, vous trouverez des petites brochures qui ne reflètent pas l’ensemble de la vie a El Jadida ou dans les Doukkalas. Il fallait alors compenser cela, on a tout sur Marrakech, sur les villes impériales, où l’on retrouve plutôt la partie touristique ou historique, dans ce livre j ai voulu faire quelque chose de différent pour donner la possibilité a tous ceux qui s’installent ou qui passent, marocains ou étrangers, jeunes ou vieux, qu il puissent savoir autre chose que ce que c’est la cité portugaise et ainsi savoir tout sur la région des Doukkalas.

Le titre est simple mais évocateur, pourquoi ce choix, et quelle est sa relation avec le contenu du livre?

J ai choisi ce titre «El Jadida, Capital des Doukkalas», mais j aurais voulu mettre «El Jadida et sa région», ou «El Jadida et sa province», sauf que les termes région et province restent des mots très administratifs qui ne me laisseraient par exemple pas parler pleinement de Oualidia ou Sidi Bennour. Le titre choisi m a permis de garder le prolongement de la ville avec son arrière pays, puisque j ai axé le livre autour trois thèmes essentiels : l’histoire, la tradition et la modernité. J ai raconté l’histoire des villes, j ai consulté beaucoup de documents sur Azemmour depuis les romains, El Jadida a l’époque portugaise, Moulay Abdellah, Oualidia qu on voulait rendre le plus grand port d’Afrique il y a très longtemps… Je n’ai pas voulu raconter l’histoire comme un historien, mais j ai essayé de faire revivre la vie des habitants de la ville. A titre d’exemple, les touristes qui visitent la cité portugaise actuellement, le bus les déposent aux portes de la forteresse, ils vont vite a la cité, au bout de dix courtes minutes ils prennent des photos a l’allée et au bastion de l’ange, et ils n’ont rien appris, rien compris et rien imaginé, comme il n’y a pas de tableau signalétique, cela méritait une autre vision et un autre prolongement.

Pouvons-nous dire que ce livre a bénéficié de tout ton amour et ton travail sur El Jadida depuis ton installation en 2001 ?

Bien s»r, je me suis basé sur des articles sur la vie a Mazagan que j ai écrits il y a longtemps, et beaucoup d’écrits que j ai réajustés ou que j ai raccourcis ou réécrits de façon différente. Je n’ai pas voulu parler d’El Jadida comme un historien car je n’en suis pas un, je suis un homme qui a vécu au milieu des hommes, et qui sait comment d’autres hommes ont vécu. Je voulais restituer ceci, et c’est ce qui motive ma façon de penser et aussi ma façon d’écrire. c’est vrai que le fait d’écrire un beau livre, ou un livre de prestige, requiert une écriture très impersonnelle, mais ne peux pas m empêcher d’écrire sur un ton personnel, et c’est ce que j ai voulu faire.

Qu est ce que tu peux nous dire sur la contribution de la Province d’El Jadida dans l’édition de ce livre?

Ce livre serait sorti d’une façon ou d’une autre, mais pas sur cette forme la, son format actuel a demandé un investissement financier et relationnel assez important. Personnellement, je pensais en faire un livre a la portée de tout le monde, valant entre 50 et 100 dhs, dans le format d’un guide sans qu il n’en soit un, mais très vite, monsieur le Gouverneur a compris que le besoin est présent, car il voulait quelque chose de prestigieux a donner a ses visiteurs, et ils sont nombreux a venir le voir. Ils peuvent prendre entre leurs mains un livre officiel de tourisme ou d’artisanat, mais il fallait un prestigieux support qui racontait la ville et sa région.
Je me rappelle de la première fois où je suis allé montrer a monsieur le Gouverneur ma première ébauche, il m avait dit «ce livre m intéresse, faisons d’abord El Jadida», il a ensuite pesé de tout son poids pour que ce livre puisse voir le jour et trouver les fonds nécessaires pour que ça soit fait, et pour cela, il a été d’un précieux secours, il a choisi Maroc Premium dont il connaît la réputation et les œuvres autour de l’art, sur lesquels ils ont travaillé. Le livre a été imprimé en Espagne, en respectant un délai très précis puisqu il fallait le présenter a Sa Majesté le Roi au Salon du Cheval, ce qui a été fait, en le présentant en mains propres a SAR le prince Moulay Rachid.

Y avait-il des contraintes éditoriales pendant l’écriture du livre, des chosesque tu étais obligé de faire ressortir ou d’autres a cacher ?

Non, a aucun moment je ne me suis senti obligé d’éviter telle ou telle chose quand j écrivais ce livre, ou qu on m ait demandé de parler de tel ou tel événement ou personne. Il y a avait, certainement, des contraintes liées au nombre de pages, et je trouve cela normal, il fallait raccourcir quelques articles, tout en gardant cette mise en valeur du patrimoine des Doukkalas, l’artisanat, le cheval, la fauconnerie, les chemins de traverses, les tazotas, parler d’Oum Errabia, des vertus de plantes qu on retrouve dans les doukkalas, des différentes espèces d’oiseaux qu on retrouve spécialement dans la lagune de Sidi Moussa et qu on connaît mal. A travers ce livre, j ai voulu montrer qu il y a beaucoup de belles choses intéressantes a raconter.

Le livre est maintenant sorti, qu est ce que tu n’as pas pu y écrire ?

J aurais aimé par exemple parler plus des artisans de nos quartiers, chez qui on cherche une table en bois, ces femmes qui peignent sur le verre, ces couturiers et couturières qui font des merveilles, j en ai parlé mais pas aussi longuement que j aurais souhaité. J avais aussi beaucoup de photos, j aurais aimé en ajouter plusieurs, mais je reste satisfait du contenu actuel.

Merci Michel et a très bientôt !

Driss Lebbat
Eljadida.com

Auteur/autrice