El Jadida – immobilier: Le stock foncier diminue

LE stock foncier d’El Jadida et de sa région se réduit comme une peau de chagrin, face a une urbanisation galopante. La demande en logement est importante; alors les prix des terrains constructibles atteignent des sommets vertigineux, que seule une planification urbaine rationnelle et concertée en amont pourrait contenir. c’est ce qui ressort d’une analyse réalisée dernièrement par l’antenne l’Agence urbaine d’El Jadida.

La région reçoit une part importante de l’investissement national et étranger. Un investissement stimulé par l’autoroute Casablanca-El Jadida et la zone d’aménagement touristique de Haouzia sur 475 ha. l’ensemble des projets en chantier vont générer a eux seuls d’ici a 2007 près de 18.000 emplois et quelques 6 milliards dirhams d’investissement. La région est appelée a concilier un développement industriel croissant et un potentiel touristique confirmé. Rappelons que la ville dispose d’un périmètre urbain de 2600 ha avec une population estimée a 139.000 habitants selon le dernier recensement. Des mesures d’accompagnement ne suffisent plus pour contenir une urbanisation galopante, analyse-t-on. Les chiffres enregistrés pour la seule année 2004 sont révélateurs de l’importance du flux dans le domaine immobilier. Année durant laquelle ont été instruits favorablement quelques 2.115 dossiers contre 976 en 1996. Cet accroissement pose un certain nombre de problèmes d’habitat et d’urbanisme. La zone qui s’étend de Jorf Lasfar a Azemmour a reçu a elle seule 4.533 projets entre 2003 et 2005, soit 69% de l’ensemble des projets instruits sur le territoire provincial. Pour l’arrière-pays, quelque 1.008 projets sont surtout concentrés a Sidi Bennour, Bir Jdid et Zemamra.

Dans la capitale des Doukkala, le développement urbain ne se fait de manière très anticipative. Le déficit en équipement et socioéconomique est considéré comme une anomalie qui caractérise le tissu urbain. l’exemple du secteur III est très révélateur. Cette extension de la ville de 800 ha reste jusqu a présent difficilement accessible aux promoteurs privés. Dans la zone sud, sur une superficie de 400 ha, on remarque depuis une dizaine d’années une prolifération de l’habitat social bon marché. Mais la où les espaces verts et terrains de sport notamment n’ont pas leur place.

Par ailleurs, il devient difficile de concilier le besoin en logement et l’offre d’habitations a bon marché. La première opération du genre a été autorisée en 2003, avec le projet Najmat Al Janoub pour faire sortir de terre près de 1.800 logements.

Toujours au chapitre chiffres, quelque 15.000 projets de demandes de construire, de lotir et de morceler ont été, au cours des 5 dernières années, instruits par l’Agence urbaine de la région. Les détails du chiffrage permettent de dégager des pourcentages. Ainsi l’habitat économique individuel avoisine les 75%; le haut de gamme 10%; le commercial 6%; et l’habitat collectif 4%. Unités industrielles, établissements publics et établissements touristiques totalisent 5%. Les grands projets de type collectif restent le plus grand générateur de lots et d’habitats dits sociaux. 7012 logements ont été construits en 2003; 4818, l’année suivante; 3134, en 2005; et 3498, cette année.

Immeubles

IL apparaît que, contrairement aux lotissements et aux commerces, qui englobent sans distinction les 52 communes de la province, les immeubles sont réservées pour les seules villes d’El Jadida et d’Azemmour. Quant a l’habitat de type villa, il se place dans les communes situées sur la bande côtière. l’industrie reste le privilège de la ville et de la commune rurale Moulay-Abdellah. l’urbanisation reste concentrée au niveau des municipalités et partiellement au niveau des communes côtières. Les statistiques de l’antenne de l’Agence urbaine d’El Jadida montrent par ailleurs que 90% des communes rurales ne connaissent pas d’activité urbanistique, m étant pas couvertes par un document d’urbanisme.

Mohamed RAMDANI
L’economiste

Auteur/autrice