Hassan skalli ou le charisme éternel

Une âme au sein de la cite portugaise

Les 1ères Journées Cinématographiques Marocaines d’El Jadida, organisées du 20 au 24 Juillet 2008 ont enregistrée l’absence du Feu HASSAN SKALLI, invité d’honneur, durant la cérémonie d’hommage que la salle CHAAIBIA TALLAL (au sein de la Cité Portugaise) a abrité, et qui a été dédiée au talentueux HASSAN BENJELLOUNE. Mais la voix du défunt résonnait durant la dite soirée et a l’occasion de la présentation du film : Ou vas tu Moshé?. Aussi et pour l’histoire, son âme était bien présente, puisque l’un de ses proches; nous a confie que “feu Si Hassan était au lit victime d’une longue maladie incurable..Il souhaitait bien être présent durant ces journées comme il le faisait pour les autres occasions auxquelles il a été invite.”

La gorge nouée par l’émotion Hassan Benjelloune déclarait: “Une étoile s’est éteinte et la scène culturelle et artistique marocaine est en deuil depuis ce 27 Aout 2008, date du décès du feu HASSAN SKALLI. l’expression peut sembler galvaudée de ce côté-ci, puisqu il s’agit d’une star. Il était extraordinairement brillant, en même temps très simple. Capable d’écouter avec chaleur et patience, n’importe qui lui parler de ce qu il connaissait mieux que personne. Et tellement content qu il rendait accessible a tous méandres les plus complexes de l’histoire de l’art”.

De son côté, Salah Eddine Benmoussa, profondément touché, se souvenait de: “cet homme amoureux de la vie a l’âme aussi grande que de talent. Chaque fois qu un acteur s’énervait sur le plateau SIDI Hassan Skalli, de sa voix grave et posée le rassurait: On va nous le dire, ça ne sert a rien de s’énerver” et a Benmoussa de continuer: “Il a réalisé le rêve de tout acteur, la synthèse parfaite de l’émotion et de la pulsion. Aussi avait-il donne a ses rôles toutes l’ambivalence intrinsèque a sa personnalité hybride, un mélange de douceur et d’apathie rêveuse”. Feu HASSAN SKALLI aura cherché tout au long de sa vie a incarner un charisme qui lui est propre, originel et orignal.

Quand feu Skalli s’enflamme

Pour Abdelaziz Hajji qui répondait de sa voix compatissante: “Hassan Skalli n’était pas seulement un grand acteur voué au succès, mais aussi et avant tout un poète dans l’exercice de sa fonction,l art. Pour lui: “un acteur c’est d’abord un poète, aussi un regard, regarder, écouter, tenir, sentir et agir. Agir sur le néant, sur le chaos, les pieds nus”. Sans poésie dans ce métier, nous soufflait Si Hassan, “on ne peut rien faire, le mieux c’est d’être illuminé quand on joue”. Très lucide quant a son métier, Si Hassan avouait (a travers sa voix sublime) “On a peut être plusieurs personnages en nous. Tout est inscrit sur la face, sur le visage, dans les mains, dans les gestes, dans la maladresse, dans le déséquilibre et dans l’équilibre. Tout est inscrit sur la peau, tout sent, tout a une odeur!”.

Sautillant de génération en génération, a l’instar des grands artistes contemporains, Feu Hassan Skalli offrait plus, l’image lisse photogénique d’un personnage fringant qu il pouvait représenter. Il incarne l’énergie de la création, la jubilation de jouer, la volubilité de donner. Dans toute sa générosité, il a finit par déclarer a l’un de ses amis: “La vie est un long tournage, on a toujours une envie d’enflammer les autres. Pourquoi garder sa flamme?”.
Mais comme pour tout comédien, la vie, pour Feu Skalli, n’a pas été seulement, un long tournage, c’est aussi un espace caché et partagé entre notre cœur et les autres, où sa flamme continuera de br»ler.

c’est le rapport de Hassan Skalli avec son art, son enthousiasme (un mot auquel il fait honneur, dans son sens étymologique: avoir un dieu en soi) son exigence, son idéalisme, son appétit compulsif d’apprentissage et de découvertes, les méandres de son itinéraire aussi bien professionnel que personnel, qui sont passionnants.

Feu Skalli: l’hommagé

Feu HASSAN SKALLI a été fêté a plusieurs occasions, notamment a Fès, Casablanca (BenM sik), Safi, Kenitra, Tanger, Meknes et Zagora, et il le sera a El Jadida, inchallah, durant Les Journées Cinématographiques Marocaines d’El Jadida dans leur prochaine 2ème édition.
Med Ali Hilali, président de la 4ème édition de La Rencontre Internationale du Film Transsaharien organisée a Zagora du 13 au 16 Juin dernier, avait déclaré a la MAP, commentant l’hommage rendu a Feu Hassan Skalli par les festivaliers: “Le choix de Hassan Skalli n’était pas fortuit puisqu il s’agit de l’une des figures de proue de la production théâtrale, cinématographique et télévisuelle dans notre pays. Il est aussi un fou de notre citadelle Zagora”.

Skalli et le palmarès

En effet, le champs cinématographique marocain reste a tout jamais marqué par plusieurs réalisations du défunt. Il a fait ses premières apparitions sur les planchers du théâtre avec AL MASSRAH AL OUMMALI a Casablanca ou il est né en 1931. Il a été également membre de la troupe MAAMORA et co-fondateur de la chambre des artistes marocains dont il fut président. Si Hassan a joué dans l’un des premiers films “Brahim ou le collier des beignets”, tourné au Maroc par le célèbre, Michel Gala Bru en 1956/57. Cette œuvre, que peu de marocains ont eu l’occasion de voir et d’apprécier, méritant amplement une meilleur diffusion possible, selon Feu Skalli qui estimait que: “le plus important est que les prochaines générations aient la possibilité de voir et de revoir cette œuvre pionnière”.

Le charisme du défunt et sa culture lui ont permis de travailler avec de grands metteurs en scène marocains et étrangers tels que Mustapha Al Akkad dans “Arrissala” (le messager). Sa filmographie compte notamment: “Les Amis d’Hier”, “Le Bar” de Hassan Benjelloune,”Adieu forain” de Daoud Ouled Sayed, “Le Regard” de Noureddine Lokhmari. Eternellement jeune (d esprit), il n’hésite pas a se lancer dans de nouvelles expériences artistiques avec de jeunes créateurs tel que Narjiss Nejjar dans “Wake Up Morroco”. Feu Si Hassan Skalli fera sa dernière apparition dans le dernier film de Jerôme Cohen-Olivier, s’inspirant de la légende marocaine: “Aicha Kandisha”. Il y incarne le rôle d’un juge.

Le verdict était pour lui, sans recours!

M. Benazzouz
Eljadida.com

Auteur/autrice