IMANE NACIRI: Ne me jugez pas

Le message atterrit dans ma boite comme une invitation au voyage, une écrivaine fraichement débarquée dans le monde de l’écriture s’apprête a signer son 1er recueil de nouvelles : Ne me jugez pas, au carrefour des Livres ce jeudi 14 Juin 2012.

Mon cartable BC.BG en bandoulière, je prends la route a seize heures sonnantes, par la route côtière via la maison ocre de la DIVA de la gastronomie marocaine, CHOUMICHA. Mes seuls compagnons de route : une brume légère, un p tit air marin et des idées en pagaille, savourer l’ici et maintenant d’un voyage plein de belles promesses littéraires.

En vérité, je ne connaissais rien, pas une miette, de la belle créatrice que je m en vais découvrir avec vous ce soir, Imane NACIRI.

Je bifurque a l’entrée de Casablanca, visiter pour la première fois le Monstre clinquant et « vachement in » au nom prétentieux de « Morroco Mall », question de toiser la belle galerie, flâner au milieu des vitrines pimpantes du Maroc du 21ème Siècle, mais juste voir ces dames et ces messieurs haleter et s’émerveiller au regard du mythe inaccessible du Gai Avoir et du « m as-tu vu que je te snobe » en vogue dans ces endroits qui puent l’arrogance et le paraitre. Ce complexe ultramoderne est planté aux portes d’un paysage bidonvillique et moyenâgeux, le choc’est la criant de paradoxes, une copie aberrante et conforme du Mazagan d’a côté, qu ils nous ont flanqué a nous autres Doukkalis a coup de déforestation et d’exploitation effrénée de la nappe phréatique. Qu il est beau le progrès, n’est ce pas messieurs les gentils investisseurs ?

J en profite quand même, siroter un capuccino face a la mer, et visionner le match de l’euro 2012 Italie-Croatie qui fut une belle empoignade entre deux grands noms de la balle ronde du Vieux continent. Un partout est le score qui m a vu partir, a la rencontre de l’écrivaine et ses nouvelles très particulières.

J arrive de ma citrouille Doukkallie et de mon café Littéraire naissant dans le carrefour livresque et la d’un coup, on tombe de haut devant la prestance de l’invitée du jour. La jeune Imane porte a choisi une robe noire pour la circonstance, a l’image de la couverture de son recueil de nouvelles, dont le titre est gravé en lettres de feu, criant et vociférant au Monde entier, que les personnages qui peuplent son recueil ne désirent pas un quelconque jugement.

Dans la célèbre librairie du Maârif, le nouvel espace aménagé pour les signatures est un p tit coin sympa et convivial, cerclé de quelques tableaux de maîtres et d’ouvrages de l’enfance. J aperçois entre deux silences la photo d’une accolade historique entre Bernard PIVOT et Mme Marie-Louise BELARBI, la proprio de ce paradis des lecteurs nantis de Casa et d’ailleurs. l’assistance est la et le petit espace est vite comblé.

– Bon on va commencer ! Merci mes amis, Merci Mr BENJELLOUNE, on est presque entre amis et vous Monsieur ?

Je savais que j étais l’intrus dans cette histoire, perdu entre jeunes et intellos casaouis

– Je représente le café Littéraire El Jadida-Mazagao ! Peut être une invitation en perspective ! Avais-je dit, au milieu de toute grande fratrie, entre smala et marmaille, également affutées a la chose culturelle, sans doute

S en suivit ensuite un dialogue dans la petite salle, la jeune écrivaine nous raconta avec humour et spontanéité son passé dans une boite de communication et son courage qu elle prit a pleines mains pour réaliser son rêve de toujours : se faire une petite place dans le gotha inextricable de l’écriture au Maroc, ce que je lui souhaite de tout mon cœur.

A propos du titre, Jugez-en par vous-même si vous achetez le livre, un recueil facile a lire, comportant des sujets qui dévisagent le lourd quotidien que nous souffrons de vivre tous les jours. Il y a la des portraits grinçants de la société marocaine, une description minutieuse de certains spécimens de la vie d’ici bas, que nous rencontrons a chaque coin de rue, a chaque détour de notre existence. c’est en gros l’histoire des hommes et des femmes qui luttent tous les jours pour une survie décente, chacun selon ses moyens, a commencer par le vécu particulier de cet instituteur de langue arabe d’une école francophone que nous lut l’auteure avec un brin d’ironie, dans une salle totalement ralliée a sa noble cause.

Tarik BOUBIYA
Eljadida.com

Auteur/autrice