Je suis sorti avec une autre femme que mon épouse

Après quelques 21 ans de mariage, je n’ai pas su quand c’est arrivé ni comment, mais j ai commencé a sortir avec une autre femme que mon épouse. En fait, j allais lui proposer de sortir avec moi, après que ma femme m ait conseillé vivement de le faire, vu que je l’aimait trop et que je devais donner des suites a cet amour. Elle me disait, qu elle aussi aimait cette femme, mais qu elle ne pouvait lui donner ce que moi seul était capable de lui offrir… “Je sais que tu l’aimes plus que moi” Disait, elle…

J avais trois enfants. Trois merveilleuses raisons de vivre et je ne me souciais plus que de leur bonheur, a tel point que je ne sentais ni le temps passer, ni mes cheveux blancs gangréner ma tête qui se dégarnissait chaque jour un peu plus. Le temps avait fait son effet sur moi, mais pas sur mes sentiments. Rien que le prénom de cette femme faisait danser mon cœur, même si je ne vis plus avec elle cela fait plus que 21 ans..

Je l’appelai au téléphone, un soir. Le soir même où nous e»mes cette discussion a propos d’elle, mon épouse et moi. J eus beau essayer de faire passer mon coup de fil pour un fait divers, le geste naturel qu a un homme envers une femme qui l’aime et qu il aime, mais je n’ai pas réussi qu a lui soutirer un sourire que j entendais nettement via le combiné. Un sourire qui me manquait, un sourire qui a marqué ma vie! Je l’invitai a diner, avant que ma verve ne disparaisse et elle me répondit:
– Dis moi d’abord tu vas bien?
– Oui, ma chérie, je vais très bien, mais l’important c’est que toi tu ailles bien.
Je lui parlait avec des yeux humides, et regardais le plafond pour fuir le regard de ma femme qui avait du mal a cacher son émotion aussi. Je l’aimais. Je les aimais… Et elles m aimaient toutes les deux!

Je ne voulais pas trop lui parler par une telle heure, et mes larmes se débattaient dans mes paupières. J ai alors vite fait de convenir avec elle d’une date, où je l’emmènerai diner en tête a tête…Elle adora ma proposition du lendemain, et je sentis sa joie tue mais qui explosait dans ses entrailles! J avais rendu deux femme heureuses ce soir la, chacune pour une raison différente!

Le lendemain, après le travail, je pris au autre itinéraire, et la différence qu avait chemin que j empruntai avec celui de tous les jours, n’avait d’égal que le plaisir qui me chatouillait les sens, et qui me nouait le ventre, comme quand on s’apprête a sortir avec une fille pour la première fois…

Quand j arrivai, enfin, devant chez elle, je la vis sur son paillasson, a m attendre depuis quelques minutes au moins, habillée comme une écolière qui allait a son premier jour d’école. Ses vêtements avaient un soupçon de vieux, mais ils étaient bien conservés et mis avec soins…Un soins que seules les femmes savent appliquer a chaque chose qu elle touchent!

Je complimentai sa tenue quand elle me fit remarquer que c’est la dernière chose que lui avait offerte son mari, avant de mourir! Je restai coi, d’abord parce que le souvenir de feu son mari me rappelait des souvenirs douloureux, et aussi par tout ce temps qui est passé a la vitesse du vent sans que j en eusse l’impression. Je lui baisai la main, les deux mains, puis démarrai vers le restaurant, en essayant de meubler la conversation avec des questions réponses bidons…Celles qui remplacent les mots qui refusent encore et toujours de sortir, quand on en a besoin!

Elle ne m a que peu surpris quand elle m a dit qu elle avait fait savoir a tout le monde qu elle connaissait qu elle allait sortir avec moi, et que toute cette population attendait avec impatience qu elle leur raconte les détails des détails de notre sortie. Je savais qu elle m aimait, et j en étais fier. Moi je l’aimais plus que je ne l’imaginais, mais je crois que je n’ai jamais pu le lui dire tel que je l’aurais souhaité…

Nous nous installâmes a notre table, et je me souvins qu elle était devenue myope, et que sans ses lunettes elle ne pouvait pas lire le menu. Je le lui lisait donc, sans provoquer son rire, et elle de me lancer :

– Tu te souviens avant? c’est moi qui te lisais le menu au mess des officiers!
Je n’ai pas pu répondre a cette phrase, ni l’esquiver tout a fait…Mes souvenirs remontaient a la surface avec une telle force que j avais de plus en plus mal a contenir mes émotions, a retarder l’irruption lacrymale qui grondait dans les profondeurs de mon cœur et me faisait trembloter les paupières.

Nous discutâmes très longuement et e»mes des fous rire a nous rappeler de notre passé, de nos histoires et nos vies d’avant. On était en une totale harmonie qui me rappelait que cette femme est une partie de moi, où plutôt c’est moi qui était une partie de cette immense personne. Il était minuit passée quand je la déposai, et en quittant la voiture, elle me fit promettre de refaire une autre sortie comme celle la, mais cette fois ce serait elle qui réglerait la note. Je lui baisai les deux mains encore une fois, puis la pris dans mes bras un long moment, avant de lui dire un au revoir en évitant son regard pour cacher une larme plus forte que moi…Je rentrai chez moi dans un déluge de larmes qui contrastaient mon sourire puéril…J étais fou de cette femme! Je la retrouvais!

Deux jours plus tard ma mère mourut a l’hôpital, et a 5h00 du matin, alors que je n’arrivais toujours pas a réaliser comment on peut être si malchanceux de retrouver une joie pour en perdre une autre, une demoiselle, une infirmière s’approcha de moi et me dit :
– Monsieur?
– Oui
– Votre mère vous a laissé ceci, elle tenait a ce que je vous le remette en main!

Elle me tendit une enveloppe que j ouvrai vite avant de m affaler par terre en sanglots. Dans l’enveloppe, il y avait une note du restaurant, avec une réservation pour deux personnes, le 15 du mois, mon anniversaire, et le mot suivant :

” Très cher,
Je t avais promis de te payer notre prochaine sortie, mais vois-tu, il se trouve que je serai dans l’incapacité d’y être avec toi. Emmène ta femme avec toi, et jouissez de votre temps. Je veux te voir sourire comme l’autre jour avec moi, et je veux que tu saches que tu m as fait le plus beau des cadeaux cette nuit la…
Je t aime mon fils”

Riad Essbai
Eljadida.com

Auteur/autrice