Le Difaâ d’El Jadida se dote d’un nouveau président après une AG politico-sportivo-médiatique !

Le Difaâ d’El Jadida a tenu son assemblée générale, a Sidi Bouzid, au Club des Avocats, loin de la ville. Le choix de Sidi Bouzid était motivé par la nature des enjeux, marqués par une grande tension, depuis que le président sortant M.Toumi a annoncé son départ. l’OCP, parrain du DHJ avait mis comme condition pour accorder son parrainage, la gestion directe du secrétariat général et la trésorerie.

Un budget de 2 milliards, dont 1,6 versés par les collectivités locales

Cela a déclenché le courroux du SG, M. Fouad Maslouk qui a déclaré la guerre ouverte au parrain, aux autorités et au nouveau candidat M. Mustapha Moundib, pourtant soutenu par la majorité des acteurs du football doukkali, dont les anciens comme Driss Chakiri qui était présent dans la salle et qui a voté pour Mustpaha Moundib. 71 adhérents ont assisté et animé l’AG, avec quelques interventions, certes critiques, mais bénéfiques quand on les place dans la réalité d’un club qui vient de passer d’un budget très moyen de 6 a 8 millions de dirhams a 2 milliards de centimes. Et c’est notamment le cas des intervenants qui ont rappelé que l’OCP verse 6 millions de dirhams seulement, au moment où le 1, 4 restant vient des collectivités locales et régionales, des sponsors et des adhérents, qui paient 10.000 DH la carte !

Pour un club comme le DHJ, qui n’a aucune politique de communication, il faut vraiment parler d’aubaine et c’est d’ailleurs ce qui a poussé l’ancien secrétaire général a se présenter a la présidence, « au nom des 10.000 DH de la sueur, au nom de l’égalité qui ne distingue ni riche, ni pauvre et au nom de la démocratie » !
L’intervenant dénoncera les cartes payées par l’OCP a ses adhérents, comme étant une opération de parachutage.
Un problème de fond cependant, posé par l’assistance et qui relève de la faille juridique, le comité sortant n’a pas jugé utile de soumettre les finances a un commissaire aux comptes, ce qui est en contradiction totale avec les textes en vigueur !

Au nom des démunis et des 10.000 DH de la sueur

Mais après près de quatre heures d’interventions virulentes, des accrochages verbaux et physiques, M. Maslouk a décroché 13 voix, contre 55 au nouveau président Mustapha Moundib et trois abstentions sur les 71 votants. On a relevé que la ville d’El Jadida vit un phénomène extraordinaire, avec la prolifération de nombreuses feuilles et où tout le monde se présente comme étant journaliste.
Et tous ne ratent pas l’occasion de la tenue des AG du DHJ, qui pour faire son marketing politique, qui pour assurer sa promotion ou tout simplement pour faire commerce.
Les enjeux deviennent ainsi extra-sportifs et la presse locale se transforme en moyen de pression, contre les décideurs locaux, a tous les niveaux, y compris sportif !
Les recours devant les tribunaux pour diffamation font florès, nous explique Me CH, y compris entre journalistes ou supposés comme tels, au moment on se fout comme d’une pastèque pourrie de l’éthique et de la déontologie.

Le DHJ condamné a la mise a niveau pour intégrer la Ligue Professionnelle

Après l’AG, seul le nouveau président a tenté de présenter un programme, qui entre dans le cadre de la mise a niveau du Difaâ, en tenant compte des échéances a venir, avec l’ouverture d’un Centre de Formation, conformément a l’accord passé avec le Havre mais qui a été abandonné du côté d’El Jadida, la réfection du stade El Abdi, avec les exigences d’homologation selon les normes FIFA, qui imposent des places assises et numérotées, la dynamisation du soutien des collectivités locales et régionales, qui peuvent apporter davantage et garantir l’autonomie du Difaâ par rapport a son parrain et ses sponsors etc.

At last but not least, le nouveau président optera pour une communication horizontale, avec des spécialistes qui intègreront le Comité. Pourvu qu on donne un répit au nouveau staff dirigeant, qui a déja entamé les recrutements, avec un pilier togolais, payés dans des normes financières rationnelles. Mais a la sortie de l’AG, on a entendu certains supporters crier : « On leur donnera pas de répit, on sera la pour les casser, ils n’auront jamais le DHJ » !

Les partis politiques ne chôment pas a El Jadida et tous veulent avoir leur sous-marin au sein d’un club qui a toujours défendu sa neutralité et sa vocation d’abord et surtout sportive. Va-t-il réussir dans ce sens ?
Certainement, pourvu que les résultats suivent, car il ne faut pas oublier que le comité sortant a réussi l’exploit de classer le DHJ a la deuxième place du championnat et a raté de peu le sacre, pour cause de valse d’entraîneurs !

Belad Bouimid
Albayane.ma

Auteur/autrice