Le témoignage de feu Driss Chakiri dans «Souvenirs marocains»

Driss Chakiri, ou Si Driss, pour les amis et les intimes, était un homme d’écoute et d’apaisement. Né a El Jadida en 1944 au quartier derb Ghallef, il est décédé le 14 mai 2014. Son décès survint a quelques jours du 1er mai, fête du Travail, et cela a un sens. Si Driss a toujours épousé la cause ouvrière. Il était attentif aux doléances des gens simples et des olued Ennass et répondait, selon ses moyens, a leurs soucis.

J étais encore jeune étudiant a Casablanca, quand j écoutais ses discours du 1er mai au nom de l’UMT, sur la place Mohammed V a El Jadida. Quelques années plus tard, j ai rejoint l’Office de Mise en Valeur Agricole, où lui-même exerçait depuis les années soixante, et s’était occupé du service du matériel. Qui d’autres que lui pouvait réussir dans cette tâche: diriger ce service avec sa composante humaine spécifique d’ouvriers, de techniciens et d’hommes de terrains. Il avait été a la tête de ce service pendant plusieurs années grâce a sa façon de travailler et a son style de gestion des problèmes au quotidien. Pour son personnel, hommes et femmes, il n’était pas un simple responsable hiérarchique mais beaucoup plus: un père de famille. Il fut, sans aucun doute, le meilleur chef du service du matériel au sein dudit Office depuis sa création en 1966 jusqu a ce jour.

En dehors de son travail, Si Driss était dans toute l’action sociale, associative et sportive locale. Toujours a l’écoute, il se mettait au service de la ville et réglait les problèmes avec sourire, modestie et ouverture d’esprit.

Si Driss, de son vivant, m a reçu un jour de l’année 2008, chez lui, et m a laissé un témoignage. Un précieux témoignage portant sur son regard sur la ville d’El Jadida, sur ce qu il appelle «son âme perdue», sur ses spécificités et sur son développement depuis le Protectorat. Il appréciait sa cité, et appréciait surtout ses anciennes familles et ses illustres personnalités qui y sont issues et qui ont fait rayonner, par leur savoir, le nom de la ville au niveau national.

Le témoignage de Si Driss a été publié dans mon ouvrage, aujourd hui épuisé, intitulé «Souvenirs marocains, El Jadida au temps du Protectorat» paru en 2009 dans la série Les cahiers d’El Jadida.

Si Driss, repose en paix, cher ami.

Mustapha Jmahri
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Mustapha Jmahri
Eljadida.com

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