Présentation de l’ouvrage “La Communauté juive de la ville d’El Jadida”

La Librairie Carrefour des Livres a Casablanca a organisé le jeudi 6 avril une rencontre avec l’écrivain Mustapha Jmahri, pour la présentation de son dernier ouvrage : La Communauté juive de la ville d’El Jadida.
Cet ouvrage, préfacé par Nelcya Delano, professeur d’histoire a l’université Paris X, brosse un panorama sur la communauté juive d’El Jadida des points de vue historique, démographique et social. l’étude porte aussi sur son évolution, sur le phénomène de la protection consulaire, sur les familles et ensuite sur les raisons de son exode. l’étude s’achève sur une série de témoignages de Marocains juifs et musulmans originaires de la ville ou de sa région.
Au début de la rencontre, le romancier et scénariste Mohamed Sof présenta l’auteur et son ouvrage a l’assistance, en signalant que Mustapha Jmahri, a d’abord commencé, par écrire des nouvelles en arabe soit dans des journaux ou rassemblés dans des livres, avant qu il ne porte son intérêt vers un projet qu il lui est cher : faire connaître sa ville a travers des écrits et des publications sur son histoire et son passé.
Son nouveau livre, objet de ce débat, explique le modérateur, est le cinquième d’une série baptisée «Les cahiers d’El Jadida». Mohamed Sof ajoute que cet ouvrage, en particulier, a suscité l’intérêt des lecteurs au Maroc et a l’étranger et explique que cet intérêt vient de trois éléments essentiels, a savoir sa rigueur scientifique, sa richesse en informations et son style méticuleux.
D ailleurs, le professeur Simon Lévy, Directeur du Musée du judaïsme marocain a Casablanca, a lui-même remarqué que Mustapha Jmahri est un humaniste qui a fait du bon travail d’historien et a souligné que cette recherche révèle une rigueur scientifique et une ouverture d’esprit.
D autres lecteurs, parmi lesquels deux ministres marocains, en l’occurrence Mohamed Benaïssa, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération et Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation, dans les messages de félicitations qu ils ont adressés a l’auteur, ont noté les points forts de cet ouvrage.
Ainsi Benaïssa souligne, dans son message, que l’auteur dévoile, avec un style agréable, des aspects de société importants de la vie des Marocains juifs de la ville d’El Jadida, qui vivaient en symbiose et complète intégration avec leurs concitoyens musulmans, lesquels aspects sont appuyés par des témoignages vécus. Quant a Oualalou, il a mis en exergue l’effort déployé par l’auteur pour l’élaboration de cette recherche qu il qualifie de remarquable et le félicite pour la méthodologie adoptée pour mettre en relief la place et la contribution de cette composante dans le paysage social marocain. Mostafa Ktiri, Haut commissaire aux Anciens résistants et membres de l’Armée de libération a aussi rendu hommage a l’auteur pour ce travail de mémoire.
Prenant la parole a son tour, Mustapha Jmahri a fait remarquer qu il a commencé son enquête en 2003 pour la terminer en 2005, car les sources écrites sur la communauté juive de la ville d’El Jadida sont quasiment inexistantes. A part quelques rares fragments éparpillés dans des ouvrages d’histoire ou des monographies locales, le chercheur n’a trouvé aucun document consistant pouvant satisfaire la curiosité du lecteur.
Selon l’auteur, cet état de choses, est d» probablement a trois facteurs principaux :
1. La faiblesse numérique de cette communauté, quoiqu on puisse supposer que ce facteur n’est pas l’élément clé.
2. Ladite communauté n’a pas suscité la curiosité attendue de la part des écrivains susceptibles de lui consacrer des recherches.
3. Les membres de la communauté eux-mêmes n’ont pas produit d’écrits autobiographiques ou monographiques.
Jmahri a ensuite expliqué que les quinze témoignages que contient l’ouvrage proviennent d’anciens habitants d’El Jadida ou de sa région, hommes et femmes, juifs et musulmans, dont certains vivent a l’étranger ou sont décédés depuis quelques années. Ils reflètent un point de vue, un évènement vécu, un souvenir significatif ou un sentiment nostalgique.
Les différents témoins sont unanimes sur deux points essentiels : le premier, leur grand attachement a cette ville et le deuxième, la qualité de la solidarité et du voisinage entre les composantes des deux communautés.
La méthodologie adoptée pour la réalisation de ce travail repose sur la collecte des données a travers trois sources : écrits, notamment français, témoignages d’anciens habitants locaux et enquête sur le terrain (visite des lieux fréquentés ou habités par la communauté juive).
L’auteur a conclu, qu étant journaliste de formation, il a essayé d’utiliser les outils de cette discipline pour rassembler le maximum d’informations, de témoignages et d’éclairages sur l’histoire de la communauté jdidie, sur sa vie sociale et sur son rôle dans l’édification de cette ville. Et a chaque fois que c’était nécessaire, il a présenté les points de vue, d’une manière équilibrée, pour permettre au lecteur d’avoir une idée aussi complète que possible.


Albayane.ma

Auteur/autrice