Regards sur la ville d’El Jadida

Une ville qui ne cesse de gommer son histoire, Nous sommes comptables, vis-a-vis des générations futures, du patrimoine de notre ville : patrimoine intellectuel, patrimoine urbanistique bâti. Nous devons nous engager dans une action volontariste de préservation et d’enrichissement de ce capital que nous sommes censés léguer a nos enfants et a nos petits enfants.

On assiste, actuellement, a une destruction impitoyable de notre patrimoine urbanistique hérité d’un passé pas très lointain.

Quand on passe, lors d’une promenade dans différents quartiers et boulevards de la ville, on se rend compte de la dégradation avancée de nos beaux immeubles; lesquels immeubles, ayant chacun son cachet spécial, tombent finalement en ruines, ou vidés de leur contenu humain et laissés a l’abandon. l’exemple de l’immeuble «COHEN», construit en 1914 et qui fut la première poste au Maroc, se trouve dans un état vraiment piteux. Ses belles façades offrent un spectacle désolant. Cette «merveille» mérite, pourtant, un meilleur sort : celui d’être sauvegardée pour continuer a être le témoignage vivant d’une brillante civilisation.

Plusieurs joyaux architecturaux de la ville se sont dégradés au fil des années, alors que d’autres ont tout simplement disparu tels le casino, le cinéma Marhaba, le cinéma Métropole, Dufour, Somic, Dar Manios, des Sabats, les fontaines…

La ville ne cesse, ainsi, de gommer son histoire, Que reste-t-il de l’ancestrale ville dans la mémoire et la conscience des Jdidis d’aujourd hui?
Ces richesses culturelles ne sont-elles pas le reflet de notre passé ? Perdre ce patrimoine ce n’est-il pas aussi une perte d’une partie de nous-mêmes ?

Et si on réfléchissait avant

Les travaux de chaussées sont co»teux. Personne n’en disconvient. c’est pourquoi il faudrait réfléchir plus d’une fois avant d’y recourir. Ce qui n’est malheureusement pas le cas a El Jadida. La municipalité fait parfois preuve de précipitation. Elle engage des travaux qui sont, pour le moins qu on puisse dire, incomplets et limités dans leur action. d’abord, si elle agit au niveau d’une partie de la ville, elle circonscrit la réparation d’un tronçon d’une rue et dédaigne le reste. Le résultat est, comme nous pouvons l’imaginer, regrettable. Au lieu de parfaire la partie «rénovée», elle contribue plutôt a creuser un écart déplaisant entre elle et celle que l’on a sciemment ignorée. Ensuite, et c’est le plus douloureux, les réparations ne durent qu un laps de temps . La chaussée recommence a afficher ses maux habituels: nids-de-poule, dos-d âne l’«Avenue Al Massira» est l’exemple-type de cet état.

Le tout entraîne une sorte de dilapidation de fonds qui pèse lourdement sur le contribuable. Oui pour les réparations, mais a conditions qu elles soient étudiées, planifiées et efficaces !

Sans gêne

Nombreux sont les propriétaires de café qui s’entêtent a faire des règles les plus élémentaires de la bienséance et du respect des autres. Poussés par leur désir de faire fi, le maximum possible, de rentrées d’argent, ils ne se gênent nullement pour offrir a leurs clients toute l’étendue du trottoir qui longe ce café, pour qu ils s’y installent en toute quiétude.

Les passants sont, de sorte, acculés a se rabattre sur la chaussée, gênant de la sorte les voitures et provoquant des scènes, dont le moins qu on puisse en dire, est qu elles sont déplaisantes.

Les clients, a leur aise, se délectent manifestement de l’aubaine qui leur est offerte pour profiter de l’observatoire. Les passantes sont de sorte déshabillées du regard et des fois «matraquées» de propos qui se passent de tout commentaire. De pareils cafés «sans gêne», il y en a partout dans la ville !


AlBayane

Auteur/autrice