Risque d’effondrement d’habitations

El Jadida, plusieurs habitations menacent de s’écrouler, mettant ainsi en danger la vie des dizaines de familles infortunées qui les occupent. Ainsi, la situation de ces logements est particulièrement dramatique au regard de l’état de délabrement dont souffrent ces vieilles maisons datant de l’époque coloniale. Des murs fissurés, des toits au bord de l’effondrement, une terrasse présentant un important affaissement, risquant de s’aggraver sous l’effet des intempéries de la saison hivernale, qui s’annonce rigoureuse, selon les prévisions météorologiques.

Des façades trouées, des câbles électriques et tuyaux qui trainent a même le sol, tel est le tableau peu reluisant qui s’offre au regard des visiteurs de ces habitations menaçant de s’écrouler a n’importe quel moment et qui ne tiennent debout que par la volonté divine.

«Il ne peut en être autrement, un de ces jours, ça va s’effondrer.» Nous, en plein cœur de la cité portugaise. Dans une maison sombre, déja très vétuste et délabrée, on a l’impression que les escaliers supportent a peine nos pas. Les portes et les fenêtres tiennent difficilement en place. Pour y pénétrer, il faut marcher sur la pointe des pieds. Les occupants de cette maison vivent dans la menace de voir leur habitation s’écrouler.

Pourtant, ils s’accrochent a ce toit qui, malgré tout, les protège. « Si on décide de démolir cette maison, nous allons nous retrouver avec nos enfants et nos femmes a la rue. Qui va nous reloger ? », se demande l’un des habitants.
Derrière la Citerne portugaise et plus précisément dans la rue Da Cabaia, au milieu de vieilles maisons habitées par des familles démunies, une vieille bâtisse, où on avait tourné plusieurs films et feuilletons, se dressait.

Elle menaçait de s’écrouler sur d’autres maisons avoisinantes si rien n’était fait. Elle portait jadis le nom de ” Dar Jadarmiya”, mais n’est aujourd hui que l’ombre d’elle-même. Sa façade s’effritait. Par grand vent ou sous l’effet de grandes pluies, des morceaux entiers s’en détachaient, qui risquaient de blesser les passants. Bref, du sol au plafond, tout était “pourri” et pourrait s’éffondrer d’un jour a l’autre.

“Dar Jadarmiya”, comme elle a été surnommée, constituait un véritable danger pour le voisinage. «a faisait plusieurs années que c’était comme ça, confie une voisine de la ruine. Chaque année, on nous disait que quelque chose allait être fait par ceux qui ont acheté la bâtisse, et chaque année on arrivait au même constat. Il y a quelques jours, un pan d’un mur de cette maison inhabitée s’est écroulé sur la chaussée. Heureusement, il n’y avait aucun blessé. Mais qu arriverait-il si l’autre partie du mur s’effondrait sur certaines maisons avoisinantes ?».

évidemment, par la force des choses, la situation s’est réglée. Présentes sur les lieux, les autorités locales ont vite avisé les propriétaires pour “se débarrasser” de cette bâtisse dangereuse.
Et les travaux de démolition ont vite été entamés et sont toujours en cours. Il est temps de penser a l’importance des dangers de ces constructions et leur impact sur les constructions mitoyennes. Pis encore, la situation est de plus en plus préoccupante, d’autant plus que des milliers de personnes vivent encore dans des lieux qui ne disposent d’aucune infrastructure nécessaire.

Absence d’une politique durable de restauration

La Cité portugaise compte des bâtisses très anciennes. Ce patrimoine mondial tient a peine debout. Encore habitées, les maisons de cette vieille cité représentent une menace permanente pour les habitants. Il faut dire aussi que les intempéries qu a connues Doukkala ont accéléré le vieillissement des bâtisses augmentant sérieusement les risques d’effondrement.

Ainsi, la vétusté des maisons de la cité portugaise, ajoutée au manque d’entretien, représente les principaux facteurs a l’origine des effritements, voire des effondrements qui pourraient arriver un peu partout dans la cité portugaise, mais aussi dans Derb Moulay Ahmed Tahiri et certains quartiers de la ville tels que Sfa, Daya, Lalla Zahra, El Kalâa. Par ailleurs, l’absence d’une politique durable de restauration des vieilles constructions n’arrange en rien les choses. Tous ces éléments réunis, on pourrait désormais s’attendre a des effondrements dans le futur.

Abdelmajid Nejdi
Le Matin

Auteur/autrice