Theâtre: Des crocodiles, une belle et une bête

Samedi soir vers 19H, une agitation peu normale se produit devant le bâtiment du théâtre municipal de notre ville. Qu est-ce qui se passe? Pourquoi tout ce beau monde de gamins pétulants se bouscule devant l’entrée principale ? La réponse n’a pas tardé a venir d’elle même car il suffit de jeter un coup d’œil sur les affiches pour s’assurer que, dans quelques instants se jouera la pièce intitulée « Les crocodiles ne pleurent plus » de l’équipe théâtrale française Compagnie d’Amiel pilotée par Jean Pierre Amiel qui est un professionnel polyvalent dans son métier et dont les travaux sont réputés a la fois par leurs qualités esthétique et pédagogique. Rien d’étonnant donc a ce que, des dizaines d’écoliers de différents établissements scolaires soient conviés au spectacle moyennant un paiement symbolique au guichet ouvert a cet effet. l’essentiel c’est qu au-dela de toute manifestation ou toute formalité le message de la pièce soit parvenu a ses jeunes destinataires a savoir le ralliement de tous contre l’ignominie du racisme et de l’apartheid.

La fête des enfants ne s’arrête pas la puisque d’autres affiches annoncent un autre spectacle pour le lendemain : « la princesse et la bête » de la troupe casablancaise « Théâtre des Coulisses ». Il s’agit d’une adaptation du fameux conte « la belle et la bête » de Madame de Villeneuve (dix-huitième siècle), conte qu elle avait elle même puisé dans le folklore oral universel et que d’autres artistes n’ont cessé de reprendre et d’adapter a sa suite, que ce soit sur la planche, dans les romans ou au cinéma. l’arrangement apporté par la troupe casablancaise au récit originel me parait parfaitement justifié dans la perspective d’une adaptation pour enfants spectateurs. Ainsi, les personnages ont été transfigurés pour donner a la pièce une structure dualiste, manichéenne et simpliste sans référence aucune aux rapports ambigus qu entretiennent la belle et la bête dans la trame originelle du conte. La princesse finira par être délivrée de l’emprise de la bête grâce au courage du charmant chevalier incarnation du Bien. Ce dernier tuera et décapitera la bête personnification du Mal. Il est vrai que le véritable point fort de la pièce en plus de sa simplicité est cette capacité d’envo»ter les petits et les impliquer dans le spectacle au point que certains d’entre eux n’ont pu se retenir de monter sur scène pour participer a leur manière au dénouement qu ils souhaitent…

Bravo donc a tous les acteurs de ce genre de manifestations artistiques qui s’adressent aux enfants ; et en tant que Jdidi portant dans son cœur l’amour de sa ville et le souci de l’éducation de nos jeunes, je ne peux qu espérer a davantage de spectacles a l’avenir…

Que les considérations pécuniaires et mercantiles ne soient pas toujours l’obstacle majeur pour ne pas les faire !…


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