Tourisme a El Jadida, entretien avec Rachid Satori, président du C.R.T Doukkala-Abda

El Jadida est un ville pleine de charme, située, elle aussi dans un site remarquable, et son potentiel culturel est réellement très important.

Peut-on dire aujourd hui que le CRT Doukkala-Abda est en voie de normalisation de ses structures et ses plans d’action ?

Le CRT Doukkala Abda est aujourd hui opérationnel et actif, ses structures sont majoritairement en place et un plan d’action a été élaboré et suivi d’effet.

Nous sommes actuellement en train de travailler avec une agence spécialisée a la mise en place de notre identité visuelle, la création de notre charte graphique ainsi qu un site web.

A ce propos, quel est le programme de votre CRT, durant cette première année, pour mieux vendre la destination Doukkala-Abda?

Nous avons élaboré un programme assez ambitieux de promotions de notre région: l’organisation d’éductours des marchés émetteurs (France, Italie, Allemagne, Portugal et Espagne) et la participation aux salons et foires de tourisme internationaux. A ce sujet, nous avons déja participé au mois de février au salon Tourissima a Lille, salon organisé par la région Nord Pas-de-Calais et axé essentiellement sur le tourisme rural.

Ne serait-il pas plus logique de prendre en considération les différents aspects du tourisme dont dispose chacune des deux provinces de la région, et procéder ainsi a des promotions ciblées parce que si le balnéaire prédomine a El Jadida, il se pourrait qu il soit moins porteur a Safi, eu égard a la rareté de ses plages et a la nature rocheuse de ses côtes ?

Il est clair que notre vision s’inscrit dans un cadre global, nous sommes conscients que chacune des provinces a ses spécificités mais nous avons en commun dans toute la région un arrière-pays très riche et diversifié. A titre d’exemple, les souks hebdomadaires qui sont parmi les plus importants du Maroc, le Douar de Sidi Smail impressionnant par la présence des couturiers (1300 ménages vivent dans ce douar), la Kasbah de Boulouane dont les remparts inspirent le respect, les Tazotas, les maîtres fauconniers, les éleveurs de slouguis, entre autres.

Pour cela, nous avons décidé de privilégier et de travailler en priorité sur le tourisme rural.

Tant que nous y sommes, quel genre de tourisme estimez-vous le plus viable, pour l’une et l’autre des deux provinces ?

Notre objectif est de développer toute la région Doukkala-Abda, que ce soit en tourisme balnéaire, culturel ou rural, il faut noter que de plus en plus de nationaux s’intéressent a notre région.

La poterie de Safi est aujourd hui connue dans le monde entier, la médina entourée de remparts mérite qu on s’y attarde. La ville, très agréable, serait en mesure de retenir les touristes.

La proximité d’Essaouira et de Marrakech permettrait de développer une stratégie lui faisant bénéficier des millions de touristes qui séjournent dans ces deux villes ; ces perspectives restent toutefois tributaires de la réhabilitation de la liaison routière Safi/Marrakech, en très mauvais état. La ville ne bénéficie pas non plus de connexion au réseau national des autoroutes.

La encore, on peut affirmer cependant que la ville n’a pas encore a l’étranger, l’image qu elle mérite ; elle est encore beaucoup plus perçue comme une ville industrielle, alors même que les centres industriels ont été déplacés a l’extérieur de la ville.

Ne croyez-vous pas que la tendance pour les années a venir sera orientée vers le tourisme rural dans ces conditions , quels circuits peut-on mettre en évidence, au-dela du classique Tazotas-Boulaouane-fauconnerie, qui s’est déja bien positionné sur les marchés ?

Lors des Assises nationales de tourisme en 2001, le Maroc s’est officiellement engagé dans une nouvelle politique touristique et a fDoukkala-Abda harmonise ses horizons touristiques

fixé 3 grandes orientations stratégiques: repositionner le tourisme balnéaire, recentrer l’offre culturelle, développer le tourisme rural.

Cette dernière thématique est désormais d’ordre national, le tourisme étant considéré comme une alternative de développement du monde rural, le CRT Doukkala-Abda a donc privilégié cette niche et nous avons pris contact – depuis le mois de juin avec le Conseil régional Nord Pas-de-Calais que nous avons sollicité pour nous aider a développer le tourisme rural dans notre région du fait qu ils ont mené avec succès un certain nombre d’actions dans ce domaine dans la région Fès, Boulemane et Meknès.

Depuis quelque temps, que ce soit dans l’ancienne médina d’Azemmour ou dans la cité portugaise d’El Jadida, la mode est aux maisons d’hôtes sommes-nous sur les pistes de Marrakech, en ce qui concerne ce domaine, qui parait saturé dans la cité ocre ?

Azemmour ne sera jamais Marrakech, c’est une petite ville très attachée a ses traditions et attire de plus en plus de touristes.

S il existe une implantation de maisons d’hôtes, cela ne peut que contribuer au développement de cette ville au charme très particulier et dont les ruelles séduisent par les nombreuses fresques d’artistes qui décorent les murs.

Propos recuillis par C. A.


Libration via AllAfrica.com

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