Victoire de l’informel et des squatters

Ainsi, le constat devient de plus en plus effarant vu que le nombre de commerçants illicites augmente a une vitesse vertigineuse surtout a l’approche des vacances d’été. En dépit des vagues d’opérations qui ont concerné les marchés informels qui ceinturent le centre- ville d’Eljadida, la situation reprend souvent son état initial, après une accalmie de quelques semaines, voire quelques jours seulement.

Depuis quelques semaines, les services concernés ont entamé une autre opération pour «éradiquer» cette plaie mal supportée par les commerçants légaux qui voient leurs devantures inondées, rendant leurs boutiques pratiquement inaccessibles aux clients ! Un commerçant a d’ailleurs failli être agressé par des «commerçants de trottoirs», après qu il les eut sommés d’enlever leurs «marchandises» installées devant son magasin.

c’est vrai qu on essaie par tous les moyens «d éradiquer» ce phénomène de «ferracha». c’est vrai que les caïds déploient de grands efforts malgré tous les dangers qu ils courent. Mais les moyens, humain et matériel, mis a leur disposition sont très dérisoires. Ainsi, le problème qui se pose aujourd hui est de savoir combien durera ces vagues d’opération dans le temps ?
Car, il faut le reconnaître, le commerce informel semble s’être durablement imposé dans certains lieux, près de l’immeuble Kadiri et du théâtre municipal ainsi que le long de la corniche, surtout pendant cette saison estivale a tel point que toutes les voies de circulation deviennent presque inaccessibles pour les automobilistes. Nous ne nions pas que les autorités locales déploient de grands efforts dans ce sens, mais tant que certains agents malintentionnés continuent a «recevoir» du bakchich des «ferracha», leur action est vouée a l’échec total.

En plus, dans les rues attenantes a une mosquée, les fidèles sont astreints d’écouter les sonneries les plus variées tout au long de la journée. Même lors de la prière du vendredi (cas de la mosquée Bel Hamdounia), le bal ne s’arrête pas. La nuit, un petit tour, le long des boulevards et de certaines rues perpendiculaires, ainsi qu aux abords du marché Allal El Kasmi, vous fait découvrir un état des lieux des plus lamentables avec la multitude d’immondices laissées a même le sol. Et c’est aux pauvres agents du service de nettoyage de balayer ces rues «privatisées» par des commerçants qui ne contribuent avec aucun DH dans la gestion de la cité.

D autre part, il faut signaler que presque tous les trottoirs et espaces pour piétons sont encombrés par les tables et les chaises des cafés, des voitures de ceux qui se croient intouchables ou carrément annexés comme s’ils faisaient partie de la propriété privée de ceux qui les ont squattés.
Pis encore, «Certains particuliers» ne se gênent plus pour faire main basse sur le domaine public et occuper abusivement les trottoirs en principe réservés aux piétons surtout dans les boulevards Mohammed VI et Mohammed V, place El Hansali, avenue Zerktouni

L’échec répété des opérations contre les commerces informels sonnent comme un aveu d’impuissance des pouvoirs publics contraints de montrer quelquefois les biceps, le temps que la ténacité de l’informel ne reprenne ses «droits» au grand dam des commerçants légaux et des habitants de ces quartiers «infestés».
Une chose est s»re, cette guéguerre est faite pour durer tant que certains agents corrompus jouent la comédie devant leurs supérieurs.

ABDELMAJID NEJDI
Le Matin

Auteur/autrice