Fête du Moussem Moulay Abdellah

C’est le mois de Juillet, une belle semaine s’annonce pour la ville d’El jadida.

Moussem Moulay Abdellah qui désigne la fête régionale de moulay Abdellah est l’un des rendez-vous incontournables de la région de Doukkala ,qui regroupe adeptes du lieux, originaires de la régions et beaucoup d’estivants.

Pour commencer, Abdelah AMGHAR est le fondateur de la zaouia locale et il est également le petit fils d’Ismael AMGHAR qui a fondé les fortifications de la ville sous le règne des Almoavides. C’est donc un personnage qui a marqué la région.

Je quitte la ville d’El Jadida par la route nationale sud et je vois de loin une animosité et beaucoup de mouvements.Les autocars roulent a grande vitesse, la gare routière bouillonne et la présence d’un énorme dispositif de gendarmes ne fait que confirmer l’importance du lieu et du moment.C’est l’euphorie collective.

A peine entré dans la ville, j’aperçois des dizaines de chapiteaux dressé au abord de la plage. Chaque chapiteau est censé représenté une tribu et chaque tribu expose majestueusement ses chevaux entretenus spécialement pour cette occasion. A l’intérieur, on distingue les notables de la tribu entrain de discuter et d’exhiber fièrement les quelques présumés représentant de l’autorité local ou régional qui leur rendent visite.

Un peu plus loin et une fois arrivé au lieu réservé au campement, je rejoins mes hôtes originaires de la région. Il était 14h, autour de moi des familles qui préparent leur déjeuner, d’autres s’apprêtent a faire une sieste. Pour ma part j’ai commencé par siroter un verre de thé servi par une turbulente petite fille.

Je contemple les enfants jouer aux sables, je regarde les gens autour de moi parler et gesticuler, le bel horizon de l’océan atlantique attire toute mon attention et la douce brise me berce.

En fin d’après midi ,je décide d’aller faire un tour pour connaitre les lieux et surtout pour comprendre tout ce qui se passe autour de moi. Dans un premier temps, j’arrive a une sorte de terrain autour duquel des milliers de personnes assistent a la Fantasia, des cavaliers vêtus d’habits traditionnels et des chevaux superbement décorés. La foule acclame les cavaliers et les cavaliers répondent par le retentissement de la poudre a canon.

Je continue ma virée, je monte une pente où je distingue des fortifications et un minaret témoignant d’une époque importante dans l’histoire de la ville et de la région. En arrivant, je ne fais que suivre les nombreux autres visiteurs de la ville, j’entre dans la zawiya où se trouve la tombe de son fondateur. Un silence pieux est de rigueur.

La chaleur s’atténue et je sens déja de la fatigue. Je décide de rebrousser chemin pour rejoindre mes hôtes.

Toute la famille est maintenant réunis autour d’un grand plateau de thé et des beignets. On discute, on taquine et on gronde les enfants. l’image de la grande famille habituée a vivre ensemble est plus qu’agréable a voir.

Le soir venu, on décide d’aller manger du méchoui. Les vendeurs ambulants s’entassent au bord de la route et les gendarmes patrouillent. On rejoint le terrain réservé a la Fantasia qui le soir devient un lieu de jeux de manèges et de spectacles forains. Le Moussem prend l’allure d’une Kermesse.

Plus tard le soir, les chanteurs du Chaabi (un folklore national) défilent accompagnés par leur Chikhates fétiches. La star incontournable reste Abdelaziz STATI. Certains jeunes semblent ne pas avoir bu que de l’eau, des femmes s’aventurent dans une danse au milieu de la foule et le moussem devient encore plus joyeux.

Il est dimanche matin, je prend un sceau d’eau pour me doucher, je prépare mes affaires et je quitte, après insistance, mes hôtes. La ville est encore endormi, je rejoins son centre pour déguster des beignets et boire un verre de thé en guise de petit déjeuner.

Sur la route les images défilent dans ma tête et la satisfaction m’envahi. A vrai dire je m’étais détaché de mon présent et de mon appréhension du futur. j’ai renoué avec le passé et avec mes origines.

“L émigrant doit être prêt a avaler chaque jour sa ration de vexations, il doit accepter que la vie le tutoie, qu elle lui tapote sur l’épaule et sur le ventre avec une familiarité excessive.” Amin MAALOUF.

MLA
Eljadida.com

Auteur/autrice