Méningite, pas d’épidemie a El Jadida!

L Observatoire régional d’épidémiologie relevant de la délégation de la santé d’El Jadida affirme qu il n’a pas enregistré d’épidémie de la méningite au niveau de cette région. Les cas de méningite signalés au Maroc demeurent “isolés et épars”.

Quatre cas de méningite ont été enregistrés dernièrement a Azzemour et a Aouamra Ouled Ghanem. Deux patients sont guéris, tandis que les deux autres sont décédés a l’hôpital provincial Mohammed V d’El Jadida. Ce sont des “cas isolés et courants” précisent les responsables. En fait, les services médicaux enregistrent, chaque année en cette période, des cas isolés de méningite au niveau de la province. Aussitôt qu un cas de méningite est signalé, les services médicaux se rendent immédiatement sur place pour vacciner le patient et les personnes de son entourage et dispenser les traitements nécessaires afin d’éviter toute contamination, précise le délégué régional de la santé de Doukkala-Abda, M. Fouad Bouchareb. En effet, et selon la même source, toutes les préventions ont été prises pour limiter la propagation de la maladie et les patients sont mis en quarantaine.

Chaouen en mars dernier, 62 cas de méningites y ont été recensés, dont cinq mortels. Le germe en cause était un méningocoque de type C. La situation épidémiologique au Maroc, concernant cette maladie demeure dans les normes internationales. Depuis début 2005 les services sanitaires n’ont recensé que 53 cas de méningite au niveau national.

En effet, la méningite existe au Moyen-Orient et en Afrique du nord sous une forme non épidémique. Durant les cinq dernières années, “364 cas ont été enregistrés, dont 264 cas cliniques et une centaine de cas confirmés”, a affirmé le ministre de la Santé, ajoutant que les cas mortels concernaient entre 40 et 50 personnes par an.

La stratégie du département vise a contenir la méningite dans une proportion de 1,5 sur 100.000 habitants et de réduire les cas mortels a moins de 10 % des personnes touchées, en plus du dépistage précoce et des mesures préventives contre l’apparition de situations épidémiques.

Outre la vaccination de quelque dix mille personnes, il a été procédé au traitement a la Rifadine de l’environnement des malades. cela s’ajoute l’organisation de campagnes de sensibilisation dans les communes concernées par cette maladie.

Mais quel est donc cet ennemi invisible ? Quels sont les différents types de méningites ? Comment reconnaître les formes les plus virulentes ?

Les méninges sont ces membranes qui entourent notre cerveau et la moelle épinière. La méningite traduit leur infection par un virus, une bactérie ou plus rarement par un parasite. condition de les détecter et de les soigner a temps, la plupart des méningites sont, en effet, dues a des virus et guérissent sans conséquence aucune. Les méningites correspondent a une atteinte inflammatoire des méninges. Le responsable est le plus souvent d’origine infectieuse. Ce sont les virus, dans 80 % des cas. Elles sont alors bénignes et le rétablissement est le plus souvent spontané ; les bactéries, dans 20 a 25 % des cas. Ces infections sont particulièrement graves et peuvent être fatales et plus rarement par un parasite ou un champignon, qui sont incriminés.

«L irritation des méninges est associée aux maux de tête, vomissements “en jet”, constipation, raideur de la nuque avec contracture des muscles prévertébraux, attitude en chien de fusil, hypersensibilité cutanée, crainte de la lumière vive et parfois déja des troubles de la conscience. La fièvre peut être importante, notamment en cas d’infection bactérienne, mais peut manquer au début, ce qui peut rendre le diagnostic délicat», tels sont les symptômes les plus connus que nous précisent les spécialistes et d’ajouter «La présence de minuscules taches rouges sur la peau doit faire penser a l’existence d’un purpura, qui correspond au passage du sang au travers des capillaires. Il s’agit la d’un signe de gravité, qui impose une hospitalisation en urgence, car le purpura se rencontre dans les méningites a méningocoques a l’évolution parfois foudroyante (“purpura fulminans”)».

Chez les nourrissons, la méningite peut se manifester par une modification du comportement, des pleurs, un teint gris, une nuque molle (et non raide), des convulsions, une fontanelle tendue (l espace qui sépare les os du crâne encore non attachés les uns aux autres chez les jeunes enfants). Et, de fait, la maladie est souvent difficile a reconnaître chez eux.

En mai 2000, une importante épidémie de méningite virale a sévi en France. Partie de Bretagne, elle s’est étendue très rapidement pour toucher de plus en plus de régions. Cette atteinte bénigne ne doit pas être confondue avec la méningite bactérienne a méningocoque, beaucoup plus dangereuse.

Le meilleur moyen de prévenir les infections est d’abord et avant tout d’éviter l’échange de salive par le partage d’aliments, de boissons, de cigarettes, de jouets, etc., entre les personnes. On doit également se laver les mains de façon fréquente. Ces simples mesures d’hygiène permettent également d’éviter de nombreuses infections respiratoires comme le rhume ou l’infection a streptocoque. Les personnes ayant été en contact étroit avec une personne atteinte d’infection invasive a ménincogoque sont le plus a risque et doivent prendre des mesures supplémentaires comme la prise de médicament préventif ou la vaccination, sur recommandation des autorités de santé publique.

1,2 million de cas dans le monde

Mises a part les épidémies, on estime qu il existe a travers le monde au moins 1,2 million de cas de méningite bactérienne chaque année, dont 135.000 cas sont mortels. Environ 500.000 de ces cas et 50.000 de ces décès sont imputables au méningocoque.

La méningite méningococcique est la seule forme de méningite bactérienne qui provoque des épidémies. Les plus importantes d’entre elles se déclarent en Afrique subsaharienne, dans les pays de la “zone a méningite” qui s’étend de l’Ethiopie a l’est au Sénégal a l’ouest.

Ce sont principalement les enfants en bas âge qui sont affectés. Cependant, les enfants plus âgés, les adolescents et les jeunes adultes sont également touchés en période d’épidémie.

Une épidémie de grande ampleur peut survenir dans l’année qui suit une augmentation locale de cas. Si des moyens de lutte contre la maladie, comme une vaccination de masse, ne sont pas adoptés, les taux d’incidence de la maladie peuvent demeurer élevés pendant une a deux années supplémentaires.

Nadia Ziane
Libration

Auteur/autrice